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L'Autre Davos 2018

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L’Autre Davos 2018 – féministe, solidaire, combatif

Le World Economic Forum (WEF) a lieu en janvier à Davos. Cette rencontre réunit les plus puissants « dirigeants de l’économie », des politicien(ne)s influent(e)s, ainsi que des responsables d’institutions internationales comme le FMI, l’OMC ou la BCE. Les organisateurs(trices) et participant(e)s essaient de montrer au public qu’ils s’intéressent sérieusement à la résolution de problèmes sociaux. En tant que représentant(e)s de l’ordre économique et social capitaliste, ils sont cependant à l’origine de la pauvreté quotidienne et de l’oppression.

Pour présenter une alternative au WEF, le Mouvement pour le Socialisme (MPS) organise les vendredi 12 et samedi 13 janvier 2018 à Zurich un forum alternatif, l’Autre Davos.

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Cette année, l’autre Davos 2018 mettra au centre des discussions le rôle des femmes dans les luttes sociales dans différentes régions de monde. « Ni Una Menos » en Argentine est un mouvement féministe qui, depuis 2015, a rassemblé des dizaines de milliers de femmes dans des manifestations  contre toutes formes de violence envers les femmes sous la bannière « Pas une de moins ».

Depuis, ce mouvement de protestation inspire des femmes dans différentes régions du monde. Leurs revendications ont essaimé dans des mouvements de masse comme « Non Una de Meno » en Italie. Cela a eu un effet en Pologne sur « Black protest » qui organise la résistance  contre une interdiction totale de l’avortement. Cela a influencé la Marche des femmes aux Etats-Unis quoi a mis en branle les nombreuses protestations qui ont suivi l’élection de Trump. Ces mouvements de masse indiquent le rôle pionnier des femmes et des revendications féministes dans les luttes sociales. Dans la culture populaire aussi, par exemple dans des chansons de pop stars, le féminisme semble devenir branché. On a même parlé d’un printemps féministe.

Simultanément, à l’inverse, des tendances et des actions antiféministes sont à l’ordre du jour suite à un glissement à droite dans l’ensemble du monde. De façon contradictoire ces forces réactionnaires essaient d’exploiter des arguments féministes pour légitimer leurs traques et agressions racistes et antimusulmans.

A l’Autre Davos 2018, nous voulons éclairer ensemble pourquoi des perspectives féministes représentent un potentiel si important dans les luttes sociales. Faut-il les comprendre plutôt comme une réaction au glissement à droite ou plutôt comme une révolte contre les structures patriarcales qui persistent? De plus, nous questionnerons de façon critique s’il est raisonnable de parler d’un regain féministe mondial. La discussion avec les intervenant(e)s est pour nous centrale afin de comprendre, à la lumière de leurs expériences militantes,  pourquoi les revendications féministes ne peuvent offrir une alternative solidaire et combative au patriarcat et au capitalisme qu’en se combinant avec des perspectives antiracistes, anticapitalistes et internationalistes.

L’objectif de l’Autre Davos est d’opposer au réseau des dominants nos idées solidaires et notre organisation collective depuis le bas. Nous voulons rassembler des militant(e)s de différents mouvements sociaux et de différentes origines politiques dans différentes parties du monde pour échanger avec elles/eux pour pouvoir finalement élaborer des perspectives communes et des impulsions pour un monde solidaire.

Nos invité(e)s viennent cette année d’Argentine, des Etats-Unis, d’Italie, de France, d’Allemagne, d’Algérie et de Suisse :

  • Lucia Striller, militante de Ni Una Menos de Buenos Aires et membre de l’organisation socialiste La Caldera (Chaudière)
  • Sherry Wolf, militante de l’ISO (International Socialist Organization) aux Etats-Unis
  • Zohra Moussaoui, militante féministe d’Algérie et membre de Parti Socialiste des Travailleurs
  • Violaine L’île, membre du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) en France
  • Eliana Como, syndicaliste et militante de Sinistra Anticapitalista en Italie
  • Katharina Pühl, collaboratrice de la fondation Rosa Luxemburg de Berlin

La conférence se tiendra au Volkshaus à Zurich avec des traductions en français, en allemand et en anglais. De plus, le samedi une garderie d’enfants sera organisée pendant la conférence dans la maison de jeu sur l’aire de la chancellerie. Pour clore le programme, une fête de solidarité est organisée avec un repas au Provitreff à Zurich.

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Vendredi soir, plénière: Féminisme et racisme antimusulman
19:00-21:30

Chacun connaît les stéréotypes de jeunes hommes arabes violents qui viennent en Europe soi-disant pour voler, agresser sexuellement des femmes et commettre des attentats terroristes. Les média relaient les campagnes de dénigrement des partis de droite qui conforte une image islamophobe dans la société. Les représentants de droite argumentent souvent au nom du droit des femmes afin de légitimer d’autres agressions contre les réfugiés, en particulier contre les Musulman(e)s. Par opposition, ils présentent la culture « occidentale » comme progressiste et émancipatrice.
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Dans les différents pays européens, les campagnes de dénigrement et de propagande antimusulmane varient selon leurs propres traditions. La France est un pays avec un passé colonial. Une grande partie de la population musulmane habite depuis plusieurs générations en France et subit un racisme structurel au quotidien. En Suisse et en Allemagne, les migrants musulmans, très souvent arrivés depuis peu [*En Allemagne les Turcs et Kurdes sont souvent là depuis des générations aussi *] vivent une intégration brutale dans les couches défavorisées de la société. Malgré ces différences, on constate une même augmentation de la traque de la droite et des contrecoups conservateurs.

Le débat public est dominé par la problématique concernant le voile, la burqa et le burkini et l’interdiction des minarets. L’UDC sert d’exemple pour d’autres partis de droite ou d’extrême droite en Europe. L’UDC a pu faire passer, en utilisant une rhétorique de bouc-émissaire et de peur l’interdiction des minarets, l’initiative « contre l’immigration de masse » et celle « pour le renvoi des étrangers criminels ». Ces campagnes de dénigrement servent à écarter les questions concernant les aspects sociaux et complique la lutte pour une société qui surmonterait les inégalités entre sexe, entre classes et entre origine.

Comme militant(e)s de gauche, nous sommes confronté(e)s à la problématique de la religion, nous devons combattre la peur fabriquée par les populistes de droite et leurs arguments. C’est pourquoi, lors de la plénière du vendredi soir, nous voulons mener une discussion sur les perspectives féministes contre ces campagnes de racisme antimusulmans et islamophobes. Les expériences provenant de différents pays européens seront enrichis par les échanges avec une militante algérienne.

Avec Zohra Moussaoui, militante féministe et membre du Parti Socialiste des Travailleurs (PST) Algérie,

Violaine L’île, membre du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA, France),

Katharina Pühl, collaboratrice é la Fondation Rosa Luxemburg (Berlin),

et une militante du Mouvement pour le Socialisme de Zurich. [/show_more]

Samedi, workshops 1
10:30-13:00

Ni Una Menos – La lutte contre les violences envers les femmes en Argentine (Salle blanche)

500’000 personnes manifestèrent en Argentine en juin 2015 dans la rue sous le mot d’ordre   « Ni Una Menos » (Pas une de moins). Elles protestèrent contre toute forme de violence envers les femmes. Depuis cette mobilisation, un mouvement large qui veut lutter fondamentalement contre l’oppression des femmes s’est développé dans la durée.

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Le machisme et la violence font partie de la vie quotidienne en Amérique latine de diverses façons, aussi là où il y a des gouvernements « progressistes ». Précarisation des conditions de travail, inégalité salariale, violences à travers les média, attaques dans la rue, trafic humain, viols, prostitution contrainte, meurtres suite à la jalousie ou en raison des structures patriarcales et tous les décès liés à des avortements illégaux. Le nombre de féminicides (meurtres de femmes pour des motifs sexuels ou sexistes) est extrêmement élevé. En Argentine, il y en a en moyenne un par jour.

Depuis 2015, après le meurtre particulièrement choquant d’une jeune femme, il y a eu fréquemment des manifestations, des grèves et des congrès de femmes. L’un des plus importants est le congrès national des femmes, qui existe depuis les années 1990. Le nombre incroyable de 70’000 femmes y ont participé à Rosario en 2016.

Le mouvement « Ni Una Menos » a servi d’exemple pour des protestations de femmes dans le monde entier. Dans toute l’Amérique latine, il y a eu des actions de solidarité, en Pologne, une campagne pour le droit à l’avortement dans les médias sociaux culmine en 2016 a une grève de femmes. En Italie des centaines de milliers de femmes ont manifesté sous le même mot d’ordre « Non Una di Meno ».

En même temps, le conservateur Mauricio Macri a été élu président d’Argentine. Il a accentué les coupes budgétaires pour les maisons de femmes et pour le soutien aux personnes victimes du machisme. Par ailleurs, en réponse à ce mouvement, il y a eu une réaction extrême de nature conservatrice et patriarcale : des maris ont interdit à leur femme par la violence de participer à la mobilisation.

Une jeune militante argentine présentera dans cet atelier le mouvement Ni Una Menos. Elle rapportera de l’origine du mouvement, ainsi de ses contradictions, ses forces et faiblesses. Ensemble nous voulons débattre des perspectives de luttes féministes internationalistes et comment nous pouvons organiser dans la vie quotidien notre lutte contre la violence envers les femmes et riposter aux attaques réactionnaires.  

Avec Lucia Sbriller, militante de Ni Una Menos de Buenos Aires et membre de l’organisation socialiste La Caldera.

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Who cares ? Soignant(e)s et assistant(e)s protestent ! (Salle 20)

Les domaines de la santé et de l’assistance sont un champ de conflit central dans chaque société capitaliste parce que les besoins des patients et des employés sont en opposition radicale avec ceux  des acteurs capitalistes privés, avant tout les assureurs maladie, les associations d’hôpitaux,  les crèches et l’industrie pharmaceutique.

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Les entreprises orientées vers le profit et leurs alliés politiques voient dans le secteur de la santé et de l’assistance un champ de croissance et d’investissement considérable, qu’elles cherchent à étendre toujours plus par des mesures d’économie, de privatisation et de démontage social. Ces mesures débouchent sur une augmentation des risques et des effets indésirables. Elles favorisent non seulement le développement d’une médecine à deux vitesses, mais s’attaquent aussi inévitablement aux les salaires et aux conditions de travail d’un personnel très majoritairement féminin. Ces attaques ont donc aussi une caractéristique spécifiquement sexiste.

A cause de la pression économique, il est toujours plus difficile pour les soignant(e)s et les assistant(e)s de concilier les bonnes pratiques professionnelles et les exigences de profit des institutions et entreprises. Le stress moral qui en résulte n’a pas seulement des effets sur la santé des soignant(e)s et assistant(e)s, mais aussi sur celle des patient(e)s.

En partant de l’expérience des soignant(e)s et assistant(e)s dans leur quotidien professionnel, nous essaierons de trouver les points communs de ces deux groupes professionnels féminisés afin de déboucher ensuite sur les origines, politiques et économiques, des problèmes dans ces domaines de la santé et de l’assistance. Dans la discussion, nous aborderons aussi les expériences de résistance contre les programmes de privatisation et de démontages sociaux ainsi que les demandes d’organisation syndicale.

Avec des militantes du groupe de soignant(e)s « Stammtisch Santé », du groupe d’assistant(e)s « Trotzphase » et du Mouvement pour le Socialisme (MPS).

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Fémonationalisme – la droite et son douteux combat pour les droits des femmes (Salle verte)

A première vue, il est surprenant que des femmes comme Marine Le Pen en France ou Alice Weidel en Allemagne se trouvent à la tête de partis d’extrême droite, car les représentations sexistes et les revendications antiféministes sont profondément ancrées  dans les mouvements de droite et dans leur propagande. Soudainement, Le Pen, Weidel et consorts s’emparent de débats pseudo-féministes dans le champ de bataille idéologique, avec le prétendu « choc des cultures » typique de l’extrême droite.

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Les droits des femmes sont instrumentalisés comme symbole de la supériorité des valeurs occidentales dans leurs provocations islamophobes, alors qu’à l’inverse, l’Islam est représenté comme ultra patriarcal. Un regard sur les programmes des partis de droite nationaliste fait apparaître des valeurs réactionnaires et antiféministes. Le Front national de Marine Le Pen, par exemple, veut limiter le remboursement des avortements dans la pratique.

La référence des extrêmes droites aux les droits des femmes est appelé dans les milieux féministes « fémonationalisme ». Cette instrumentalisation du discours féministe au travers d’idées racistes et islamophobes a un écho dans la société et devient bienséant. Les réactions racistes aux agressions du 31 décembre 2015 à Cologne ou les débats sur la burqa, le voile ou le burkini dans différents pays d’Europe en sont deux exemples. Les femmes musulmanes sont présentées comme victimes de leur propre culture qui ne peuvent être « sauvées » que par l’assimilation. Les hommes musulmans sont montrés comme des violeurs barbares qui représentent un danger imminent pour les femmes, et c’est pourquoi ils doivent être expulsés.

Dans cet atelier, nous analyserons le fémonationalisme d’un point de vue culturel et idéologique mais en mettant l’accent sur ses causes matérielles et économiques. Nous entendons par là que le modèle d’argumentation fémonationaliste imprègne  la politique européenne  d’asile et d’intégration en lien avec la demande de force de travail immigrée (féminine). Nous voulons aussi discuter des stratégies de résistance féministe, antiraciste et anticapitaliste et leurs nécessaires relations.

Avec Katharina Pühl, collaboratrice de la fondation Rosa Luxemburg à Berlin,

et Violaine L’île, militante de NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) en France.

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Lutte des femmes dans le syndicat et le mouvement féministe Non Una di Meno en Italie (Salle 22)

L’Italie est toujours dans une crise économique profonde. En particulier, les instituts financiers doivent être régulièrement sauvés de la faillite avec de l’argent public. Dernier exemple : le sauvetage de la banque ancestrale Monte di Paschi en 2017. Les sauvetages creusent des trous à hauteur de dizaines de milliards  dans les caisses de l’Etat et induisent, même 10 ans après de la crise économique du capitalisme, de nouveaux programmes d’austérité.

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En automne 2017, le gouvernement Gentiloni (du Partito Democratico) a lancé de nouvelles attaques politiques et sociales contre les salariés, qui visent en particulier le droit de grève, la protection contre les licenciements pour les employés du secteur public et l’âge de la retraite.

Il n’y a pas eu de large réaction du côté des syndicats et des mouvements sociaux. Par contre,  d’autres secteurs de la société se sont mobilisés au cours de ces dernières années. S’inspirant du mouvement des femmes Ni una menos  en Argentine, 300’000 femmes ont défilé à Rome le 26 novembre 2016 sous le même slogan Non una di meno pour dénoncer les violences faites aux femmes. Depuis, le mouvement a continué à grandir. Le 8 mars 2017, des collectifs féministes ont appelé à une grève générale. Ainsi s’est développée une approche permettant de tisser des liens entre le mouvement contre les violences faites aux femmes et d’autres revendications sociales, politiques et syndicales.

Dans cet atelier, nous discuterons de ce qui serait nécessaire pour que les syndicats soient en mesure de donner une réponse combative aux politiques d’austérité menées depuis plusieurs années. La syndicaliste Eliana Como rendra compte de son travail à la FIOM (Federazione Impiegati operai metallurgici, le plus grand syndicat de la métallurgie en Italie) et des revendications avancées dans ce secteur très majoritairement masculin. Les femmes n’y représentent que 20 % du personnel. La plupart d’entre elles travaillent dans les secteurs à bas salaires, comme le travail à la chaîne et le montage.

Dans cet atelier, nous nous interrogerons dans quelle mesure une organisation syndicale spécifiquement féminine peut s’opposer à cette situation de travail précarisé. L’atelier portera également sur la question de savoir si des liens intersectionnels sont possibles entre travail syndical et mouvement féministe contre la violence faite aux femmes et quels efforts seraient nécessaires pour renforcer cette articulation.

Avec Eliana Como, syndicaliste à la FIOM et militante de Sinistra Anticapitalista en Italie.

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Samedi, workshops 2
14:30-17:00

Droits des femmes et mouvements des femmes aux Etats-Unis sous Trump (Salle blanche)

Donald Trump montrait clairement son mépris des femmes et de leurs droits déjà avant son installation à la Maison Blanche. Dans sa campagne électorale, il parlait déjà de punir les femmes qui voulaient avorter. A côté de ces attaques concrètes contre les femmes, Trump se faisait aussi remarquer par d’innombrables propos sexistes.

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Trump répondit aux pires attentes dès le début de son mandat. Ainsi, il nomma Tom Price, pourfendeur anti-avortement, comme ministre de la santé. Il annula un décret qui devait garantir l’égalité salariale homme-femme dans l’administration fédérale. En avril 2017, le gouvernement de Trump bloqua les contributions étatsuniennes pour le fonds des Nations Unies pour la population. Cette organisation internationale s’occupe de la prévention pour la santé reproductive. Et la contribution fédérale, qui cofinance aux Etats-Unis mêmes l’avortement et les accès aux moyens contraceptifs, se trouve aussi dans la ligne de mire de Trump.

C’est pourquoi le 21 janvier 2017, le jour qui a suivi sa prise de fonction, une résistance massive large et véhémente a été très impressionnante et encourageante. Aux Etats-Unis et dans le reste du monde, des femmes* participèrent dans les mois qui suivirent à des marches des femmes. Dans des villes à travers tous les Etats-Unis, 4 millions de personnes défilèrent dans la rue. Il n’y avait pas que les femmes, qui manifestèrent contre le gouvernement d’ultra-droite, mais aussi des immigrant(e)s, le mouvement « Black Lives Matter » et beaucoup d’autres qui s’unifièrent dans la résistance à l’administration Trump

Nous voulons discuter dans cet atelier avec une militante de Brooklyn dans quelle mesure il y a aux Etats-Unis un essor du mouvement féministe. Comment pouvons-nous contrer les attaques généralisées de l’administration contre les conquêtes sociales ? Comment pouvons-nous fédérer les différents combats et, à travers cela, indiquer des perspectives pour un mode libéré du sexisme, du racisme et des oppositions de classes ?

Avec Sherry Wolf, militante de l’ISO (Internatonal Socialist Organization) aux Etats-Unis, auteure du livre « Sexuality and Socialism » et membre du comité de rédaction de la revue théorique « International Socialist Review ».

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Care et migrations (Salle 20)

Elles viennent en Suisse pour quelques mois par année et habitent sur leur lieu de travail. Disponibles 24 heures sur 24, elles fournissent à domicile des prestations de ménage et d’assistance pour des personnes nécessitant des soins. Connues aussi sous la dénomination de migrantes du care, ce sont des saisonniers « modernes », qui s’occupent de la prise en charge de personnes dépendantes. Elles pallient à des lacunes de prise en charge qui, auparavant, étaient assumées au sein de la famille au travers d’arrangements entre les générations et les sexes.

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Avec l’élargissement de la libre circulation des personnes à l’Est en 2011, s’est développé un marché en croissance pour l’assistance 24 heures sur 24 pour les personnes âgées. Des soi-disant agences de soins à domicile recrutent dans les pays de l’Est des forces de travail féminines pour l’assistance et les placent chez des particuliers en Suisse. Cependant le Conseil fédéral, selon sa décision de juin 2017, maintient que le travail de care fourni aux particuliers ne relève pas de la Loi sur le travail. C’est la pratique habituelle concernant les questions sociales en lien avec les accords de libre circulation des personnes conclus avec l’UE. Quand il n’y a pas de mesures de protection contraignantes, le dumping salarial et la précarisation des employés fleurissent.

Le travail d’assistance et de soins est une activité typiquement féminine, une part du travail gratuit de reproduction. Aujourd’hui, ce travail est partiellement rémunéré dans le nouveau marché des prestations. Néanmoins, la discrimination n’a pas diminuée. Au contraire, le report de ces tâches sur des travailleuses migrantes a ajouté à la discrimination de genre une composante basée sur leur origine.

Dans cet atelier, nous voulons éclairer plus précisément les conditions-cadres de ce travail de care réalisé de manière invisible. De plus, nous aimerions discuter des perspectives d’auto organisation de résistance, à l’exemple du collectif des travailleuses Respekt.

Avec Sarah Schilliger, sociologue et chercheuse dans le domaine care et migration, co-initiatrice du réseau Respekt,

et Bozena Domanska, ancienne travailleuse migrante du care, cofondatrice du réseau Respekt.

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Contre le néolibéralisme et la réaction religieuse : luttes sociales et féministes en Algérie (Salle verte)

Le régime gérontocrate et autoritaire en Algérie, incarné par l’octogénaire Abdelatif Bouteflika, traverse une crise politique profonde, qui s’exprime dans les luttes entre les différents camps de la classe dominante corrompue et dans la détérioration de la situation économique.

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Depuis la chute mondiale des prix des matières premières en 2014, les recettes de ce pays (très dépendant des exportations de pétrole et de gaz) ont fondu, fournissant l’occasion au régime d’approfondir encore ses programmes d’austérité. Depuis plusieurs années, le programme néolibéral d’ajustement structurel laisse des traces. Le pouvoir d’achat de la population diminue, le chômage est massif, le système de santé (étatique et minimal) souffre d’un sous-financement chronique ; l’habitat et les infrastructures urbaines sont précaires et la pauvreté s’étend fortement, en particulier à la campagne. Les jeunes, hommes et femmes, sont plus fortement touchés par ces discriminations sociales.

Dans cette situation de crise économique et de misère sociale, les courants islamiques réactionnaires instrumentalisent le découragement de la population pour atteindre leurs buts et s’attaquent en particulier aux libertés culturelles et aux droits sociaux dont les femmes disposent encore.

Alors que l’Algérie est restée relativement calme lors des révoltes des pays arabes depuis 2011, des luttes sociales remarquables menées par les syndicats, les associations de chômeurs, des comités de quartiers et des étudiants ont eu lieu ces dernières années. Il est à noter que des femmes sont régulièrement à la tête de ces mouvements et se battent  de diverses manières contre la violence sexiste largement répandue, pour leur droit à l’autodétermination dans la vie de tous les jours (en particulier le choix des vêtements qu’elles veulent porter) et pour dénoncer la féminisation de la pauvreté et de la précarité.

Dans cet atelier, nous voulons discuter des potentialités émancipatrices des combats sociaux et féministes en Algérie et explorer les obstacles que les politiques antisociales néolibérales et la réaction religieuse peuvent leur opposer.

Avec Zohra Moussaoui, militante féministe du Parti Socialiste des Travailleurs (PST),

et Nadir Djermoune, urbaniste et militante du Parti Socialiste des Travailleurs (PST).

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Luttes féministes en Suisse (Salle 22)

Les discriminations sexuelles sont encore une caractéristique centrale du capitalisme suisse. Les inégalités entre hommes et femmes s’observent non seulement dans la persistance de l’inégalité salariale pour un même travail, mais aussi dans les conditions de travail généralement précaires qui prédominent dans les professions « typiquement féminines ».

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Diverses études indiquent que les femmes sont non seulement exploitées comme salariées, mais ont à se battre en même temps contre une série d’autres facteurs de discrimination. Par exemple, la double ou triple charge de travail que représente le travail domestique, l’éducation des enfants et les soins aux personnes âgée/malades en plus du travail rémunéré ; la discrimination sexuelle et les violences sur le lieu de travail, à la maison ou dans le temps libre ; les bas salaires, les conditions de travail précaires et des possibilités de promotion infimes.

Angelica Lepori est militante du Mouvement Pour le Socialisme et travaille à la haute école pour le travail social au Tessin. Elle étudie depuis plusieurs années des conditions de travail des femmes en Suisse. Dans cet atelier, nous voulons entre autres parler des sujets suivants : Comment se s’articulent discrimination sexuelle, patriarcat et capitalisme ? Quelles sont les conséquences de l’inégalité entre hommes et femmes dans le monde du travail ? Quelle sorte de politique est nécessaire pour développer une perspective anticapitaliste et féministe, qui en même temps favorise la solidarité entre salarié(e)s, mais sans négliger – ou même reproduire – la discrimination sexuelle (ou autre) et les divisions ? Quelles luttes féministes ont été victorieuses en Suisse ces dernières années ? Existe-t-il aussi en Suisse des luttes inter sectionnelles qui combinent lutte de classe, féminisme et antiracisme ?

Avec Angela Lepori et d’autres militant(e)s du Mouvement pour le Socialisme (MPS).

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Samedi soir, plénière: Un développement féministe international contre la désolation politique?
18:00-20:00

Cela ne s’annonce pas très bien. Pour toute personne qui tient à la solidarité et à la justice, cela peut devenir franchement inquiétant. Donald Trump est président des USA depuis début 2017. Il personnifie le sommet de l’iceberg de la droite et, en plus de scandales politiques et de la justification des agressions sexuelles, il a déjà commencé à envisager une guerre nucléaire. Dans presque tous les pays européens, nous assistons à l’essor de mouvements politiques de la droite populiste et même de groupes ouvertement d’extrême droite. Ils accèdent au parlement, se mêlent aux technocrates néolibéraux pour pousser au démantèlement de la sécurité sociale et attaquer nos salaires.
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Mais cette « nouvelle droite » (qui n’est pas si nouvelle) incarne encore d’autres aspects. Le rejet de tous les progrès conquis, en particulier pour les droits des femmes : contre droit d’aimer qui on veut, contre le droit à l’avortement, etc… A l’opposé, elle met en avant la famille, accentue la différentiation entre hommes et femmes et glorifie ainsi le rôle de la femme comme mère et ménagère.

Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que les femmes se trouvent à la tête de la résistance contre ces attaques. Le mouvement « Ni Una Menos » a commencé en Argentine en 2015 et s’est répandu rapidement dans d’autres pays, comme par exemple en Italie. Il dénonce en premier lieu la violence sexuelle omniprésente envers les femmes et a trouvé non seulement un écho mais des millions de femmes qui le soutiennent. Aux Etats-Unis, après l’élection de Trump, les marches des femmes ont eu un succès considérable. En Suisse aussi, la marche des femmes de mars 2017 a surpris tout le monde par son ampleur ; son succès a rendu la critique féministe à nouveau audible. Ces exemples sont pris parmi beaucoup d’autres (Irlande, Inde, Algérie, Egypte, Russie, etc..). Tous ces mouvements ont en commun de ne pas se limiter à s’opposer aux violences sexuelles ou à un président, mais de remettre fondamentalement en question les rapports sociaux. Ils commencent à relier oppression, exploitation, inégalité sociale et patriarcat. Verrons-nous non seulement un essor du mouvement des femmes, mais peut-être des luttes sociales ?

Nous aimerions discuter  de cette question avec des militantes d’Argentine, des USA, d’Italie et de Suisse. Nous voulons découvrir les relations que les luttes des femmes entretiennent avec les développements sociétaux, comment ils se perçoivent et peuvent se développer mutuellement. Simultanément nous essaierons aussi d’interroger les références internationales pour comprendre où en est la lutte pour une société libre et solidaire.

Avec Lucia Sbriller, militante de Ni Una Menos de Buenos Aires et membre de l’organisation socialiste La Caldera (Chaudière),

Sherry Wolf, militante de l’ISO (International Socialist Organization) aux Etats-Unis,

Eliana Como, syndicaliste à la FIOM et militante de Sinistra Anticapitalista en Italie,

et une militante du Mouvement pour le Socialisme (MPS) de Zürich.
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