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L'Autre Davos 2017

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Faire barrage à la montée de la droite, partout!

En janvier 2017 a lieu à Davos la 47ème réunion du Forum économique mondial/World Economic Forum (WEF). Cette manifestation annuelle rassemble les plus puissants “décideurs économiques”, des influent·e·s politicien-ne-s de nombreux pays, ainsi que les responsables d’institutions internationales comme le FMI, l’OMC ou encore la Banque centrale européenne.
Sous le slogan “Améliorer l’état du monde” les organisateurs, et les participants au Forum de Davos s’efforcent d’expliquer au public qu’ils sont sérieusement intéressés à une solution des problèmes de la société. Alors que ce sont justement eux qui, en tant que représentants de l’ordre social et économique capitaliste, provoquent jour après jour pauvreté et oppression.
Considérant le glissement à droite dans toute l’Europe, le reflux social antiféministe, le harcèlement raciste contre les réfugiés, les politiques brutales de coupes budgétaires et d’appauvrissement des salarié·e·s, ainsi que les conflits militaires aux portes de l’Europe, nous jugeons indispensable de débattre des alternatives au capitalisme.
Afin de faire entendre une contestation publique au WEF, le Mouvement pour le Socialisme/Bewegung für den Sozialismus (MPS/BFS) organise le samedi 14 janvier 2017 à Zurich un Forum alternatif – L’Autre Davos.
Les exposés et prises de parole seront traduites en allemand, en français et en anglais. En outre, durant toute la journée prise en charge des enfants sera organisé dans la Spielbaracke sur le Kanzleiareal. Samedi soir, suite au meeting de clôture, se tiendra une fête solidaire (où l’on pourra manger).

Vendredì soir: 19:00-20:30

[accordion title=”Visite guidée à travers la Zurich révolutionnaire de 1917-1918” close=”1″]Il y a cent ans, les ouvrières et les ouvriers de Zurich faisaient grève et manifestaient pour protester contre la détérioration de leurs conditions de vie durant la Première Guerre mondiale. La hausse des prix, la baisse des salaires réels, la faim et une pauvreté croissante nourrissaient la colère de la classe laborieuse contre les patrons et les autorités bourgeoises. Dans le même temps, l’industrie d’exportation, les banques, et une partie de la paysannerie, se félicitaient de leurs profits exceptionnels. Le fossé social entre la classe ouvrière et la bourgeoisie s’élargissait dramatiquement.
Sous l’effet et l’influence des évènements internationaux – principalement la Révolution russe de 1917 – bourgeonna au sein du mouvement ouvrier suisse la volonté de renverser la société capitaliste. Ce désir s’exprima dans des revendications et des actions de plus en plus radicales.
Les forces de l’ordre réagirent aux manifestations par une répression brutale. Armée et police firent feu à plusieurs reprises et blessèrent et tuèrent des ouvrières et des ouvriers qui manifestaient. Zurich fut soumis à l’état d’urgence à plusieurs reprises et la ville occupée militairement par moments.
Les affrontements attinrent un paroxysme dans les années 1917 et 1918 et conduisirent finalement, en novembre 1918, à la première, et jusqu’à aujourd’hui unique, grève générale de l’histoire suisse.
Dans le cadre de cet Autre Davos 2017, le Mouvement pour le Socialisme organise un tour de ville historique à travers la Zurich révolutionnaire du temps de la Première Guerre mondiale. Nous voulons visiter quelques uns des endroits importants des évènements d’alors et aborder la question de savoir dans quelle mesure il fait sens aujourd’hui pour la gauche révolutionnaire de réfléchir à cette période du mouvement ouvrier suisse.

Quand: Vendredi 13 janvier 2017 à 19h.
Où: Helvetiaplatz, à Zurich[/accordion]

Samedì: introduction 10:15-11:00

[accordion title=”L’Autre Davos 2017” close=”1″]L’objectif de L’Autre Davos est d’opposer au réseau des maîtres du monde nos idées solidaires et l’organisation collective de celles et ceux d’en bas. Nous voulons faire se rencontrer des militant·e·s de différents mouvements sociaux et de contextes politiques différents, en provenance de diverses régions de la Terre, pouvoir débattre avec elles/eux afin de nous enrichir de perspectives et d’impulsions communes pour un monde solidaire. Cette année nos invité·e·s viennent d’Allemagne, d’Italie, de France, d’Espagne, de Grande Bretagne, de Grèce, de Pologne, de Hongrie, de la Turquie et du Liban.
Sous la devise S’opposer au glissement à droite – Partout ! nous allons débattre du mouvement féministe en Pologne contre l’interdiction du droit à l’avortement; des conflits militaires et des luttes contre les régimes autoritaires et dictatoriaux en Turquie et en Syrie; de la résistance antiraciste contre le régime européen des migrations en Hongrie et en Grèce; de la lutte contre les politiques d’austérité; des “réformes” du droit du travail ainsi que du glissement à droite qui les accompagne, en France, en Espagne, en Italie, en Grande Bretagne, et en Allemagne, tout comme des mobilisations contre les coupes budgétaires en Suisse.

Avec des militant·e·s du Mouvement pour le Socialisme[/accordion]

Samedì: workshops 1 11:00-13:00

[accordion title=”Salle blanche: La politique des migrations aux frontières extérieures de l’Union européenne” close=”1″]Un élément clé des politique migratoires européenne est constitué de l’érection de murs, de barbelés et de prisons. Celui qui surmonte ces obstacles et réussit à entrer dans l’UE est très souvent expulsé. Celui qui ne meurt pas durant le voyage est souvent déporté vers des régions où sa vie sera en danger. Pendant ce temps, on parle de valeurs européennes, de culture de l’hospitalité et de tradition humanitaire.
Depuis 2015, les frontières sont fermées l’une après l’autre, le chemin vers l’Europe centrale et du Nord est sans cesse rendu plus difficile, le voyage devient plus dangereux. L’accord réactionnaire et contraire aux droits humains de l’UE avec la Turquie conclu en mars 2016, tout comme le système de Dublin, participent de cette politique visant à bloquer le plus possible de réfugié·e·s aux frontières extérieures de l’Europe. Celles et ceux qui parviennent cependant à entrer dans la forteresse Europe sont souvent concentrés dans des hotspot où l’on triera entre les «bons» et les «mauvais» migrant·e·s. Afin de contrôler le mouvement des migrant·e·s, l’UE exige de ces Etats frontaliers qu’ils agissent de la manière la plus répressive possible contre les réfugié·e·s. Le contexte de glissement à droite en Europe permet aux autorités de justifier politiquement, et renforcer encore plus, la répression aux frontières extérieures de l’UE.
Nous voulons analyser la politique de migration de l’UE à partir de ses frontières extérieures et invitons pour cela deux militantes de Grèce et de Hongrie. La Hongrie a attiré l’attention des médias dès l’été 2015 par la politique très répressive envers les réfugié·e·s menée par un gouvernement de droite dure. Comment s’explique le glissement à droite en Hongrie et quel rôle joue ce pays dans la politique migratoire européenne? En Grèce par contre, c’est un gouvernement prétendument de gauche qui gère les conditions catastrophiques dans lesquelles doivent vivre en Grèce les migrant·e·s. Quel rôle y joue l’UE et quels liens existent entre la résistance antiraciste et la lutte contre l’austérité ?
Avec Ioanna Gaitani, militante grecque de l’organisation Deport Racism, membre de la Gauche ouvrière internationaliste (DEA), et ancienne députée au parlement de Syriza,
et Salomé Schärrer, militante de l’organisation Migszol en Hongrie et doctorante à l’Université Centre Européenne à Budapest.

Des articles recommandés sur alencontre.org:
Grèce: La politique migratoire de l’UE en feu, par Sotiris Siamandouras
Hongrie: un autoritarisme constitutionnalisé et une extrême droite qui s’affirme, par Ludovic Piedtenu[/accordion]

[accordion title=”Salle 20: Le féminisme: une nécessité contre la montée de la droite” close=”1″]Dans le contexte de la crise qui s’est ouverte en 2007, l’austérité est accompagnée d’attaques contre les droits humains, les droits des salariéesalarié·e·s et les droits civiques.
Une fois de plus, les femmes sont particulièrement affectées par cette évolution vers la droite, tant sociale que politique, ainsi que par les attaques qui en résultent contre les conditions de vie et de travail. D’un côté, la politique de crise des gouvernements dont les mesures d’économies ciblent tout particulièrement les secteurs des soins, de l’enseignement, et ceux qui y travaillent, le plus souvent des travailleuses. De l’autre, ce sont les visions de la société et les valeurs des cercles de la droite conservatrice qui gagnent en influence, ce qui se manifeste par des revendications et des provocations antiféministes et sexistes.
La quintessence même des attaques contre les acquis féministes, ce sont des projets de lois qui cherchent à limiter voire abroger le droit à l’avortement. En décembre 2013, le gouvernement espagnol voulait faire passer une loi limitant très fortement le droit à l’avortement. C’est une résistance massive qui en a empêché l’application. En septembre 2016, c’est en Pologne que le gouvernement a entrepris une interdiction totale de l’avortement. Dans les semaines qui ont suivi, ce projet a été bloqué avec succès par les militantes féministes grâce à la “protestation noire” qui s’est appuyée sur un soutien de la majorité de la population.
Dans cet atelier, nous voulons montrer la combinaison qui existe entre le glissement à droite dans les sociétés, la politique de crise de la droite ainsi que les attaques contre les droits des femmes. Cela afin de contextualiser les efforts antiféministes comme expression de la crise néolibérale. De manière exemplaire, c’est une militante polonaise qui fera le récit du succès du mouvement contre la politique du gouvernement. Puis nous souhaitons avoir un échange commun sur les formes que peut prendre notre lutte quotidienne contre cette évolution réactionnaire.
Avec Zośka Marcinek, une militante et greviste du mouvement “protestation noire” de Varsovie,
et Franziska Schutzbach professeure d’études de genre à l’Université de Bâle et blogueuse féministe.
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Pologne: «Protestation noire»: une mobilisation massive des femmes, par Katarzyna Bielinska[/accordion]
[accordion title=”Salle 23: Les réformes du marché du travail et le glissement à droite en Europe” close=”1″]Les attaques massives contre les conditions de travail et les droits des salarié·e·s en Europe s’ajoutent aux brutales coupes budgétaires. Parmi les récentes «réformes» néolibérales du droit du travail, on peut mentionner la «Loi travail» en France en 2016 ou la «Reforma laboral» dans l’Etat espagnol en 2012. Ainsi, depuis 2012, les entreprises espagnoles peuvent, si elles considèrent que le climat économique leur est défavorable, déroger aux conventions collectives, procéder à des licenciements massifs, baisser les salaires et détériorer les conditions de travail. Cette “réforme” a été édictée suite à la victoire électorale du président du gouvernement Mariano Rajoy, un conservateur néolibéral en matière économique, jouissant du soutien bienveillant de l’Union européenne.
Les salarié·e·s dans le secteur du tourisme et de l’hôtellerie et de la restauration sont particulièrement visés. Il n’y a presque plus que des contrats de travail précaires et de courte durée tandis que les salaires sont en permanence sous pression. En même temps, dans de nombreuses entreprises la charge de travail et le nombre d’heures augmentent.
Au cœur du capitalisme européen, les mesures de protection des salarié·e·s ont déjà été démantelées en 2003-2005 (Agenda 2010 du gouvernement Schröder). La protection contre les licenciements a été assouplie en faveur des employeurs et les coûts des assurances sociales ont été reportés des employeurs sur les salarié·e·s. D’autres mesures ont été introduites à la faveur de la crise. Les emplois fixes ont été remplacés par du travail intérimaire et d’autres contrats atypiques comme les minijobs ou des contrats à la tâche. En Allemagne et en Espagne, ces instruments – doublé d’un chômage massif et de prestations sociales réduites –offrent la possibilité aux entreprises de pratiquer le dumping salarial.
Dans ces deux pays, cette forte pression sur les salarié·e·s a fait naître des résistances. Dans le secteur du tourisme dans l’Etat espagnol, les salarié·e·s ont pu remporter quelques succès. Mais du fait qu’il n’y a guère de protections pour les salarié·e·s, ils ont été fortement réprimés. En Allemagne aussi, on constate ces cinq dernières années une augmentation des protestations et des grèves tant dans les entreprises publiques que privées.
Cet atelier souhaite relier ces développements et les éclairer dans le contexte des attaques que subissent les salarié·e·s dans cette crise et avec l’évolution vers la droite dans toute l’Europe.
Avec Alejandro Garcia, syndicaliste et employé chez McDonald  à Granada,
et Lito Bareac, membre de Revolta Global et du syndicat IAC (Intersindical Alternativa de Catalunya) à Barcelone,
et Michael Sankari, syndicaliste et activiste de l’Organisation Socialiste International ISO en Allemagne.
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Allemagne: Victoire de l’extrême droite en Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, par Manuel Kellner
Espagne: Dévaluation salariale et sortie de la crise. Sortie? Pour les riches en tout cas, par Nacho Álvarez[/accordion]
[accordion title=”Salle 24: Paquets d’économies budgétaires, démontage social, résistance. Expériences faites dans les luttes récentes contre les coupes budgétaires en Suisse” close=”1″]Depuis l’hiver 2016, le gouvernement du Canton de Zurich a mis en œuvre un paquet extensif de coupes budgétaires afin de réduire définitivement les dépenses publiques. Zurich n’est pas un cas isolé. Dans plusieurs cantons, ainsi qu’au niveau fédéral, nous sommes confrontés à des programmes de coupes budgétaires. Invoquant la nécessité d’un budget équilibré, les autorités opèrent des coupes massives dans les prestations publiques. Dans tous les pays industrialisés, les recettes néolibérales sont appliquées par des majorités politiques de “gauche” et de droite qui s’accordent à réduire les prestations publiques et surtout à privatiser ce qui reste d’entreprises publiques.
La formation, la santé, les infrastructures étatiques sont ciblées. Le récent programme de restructuration des CFF est, en ce sens, exemplaire. Ces secteurs sont particulièrement importants pour les personnes à bas revenus et garantissaient dans une certaine mesure la satisfaction de certains besoins. Que ces garanties et certains droits existent – comme dans le cas des assurances sociales, de l’assurance-vieillesse et de l’assurance-chômage – sont le résultat de luttes sociales et politiques passées. Les attaques actuelles constituent donc toujours une agression de la bourgeoisie contre la majorité salariée de la société.
A Zurich, une alliance contre les coupes budgétaires s’est constituée: elle a essayé de réunir le plus possible de salarié·e·s et d’usagers des domaines affectés par ces démontages. Dans les écoles et l’Université, une contestation a été rendue visible. Toutefois, le renversement de telles politiques exigent de mobilisations plus profondes. Ce d’autant plus qu’avec la IIIème Réforme de la fiscalité des entreprises, de nouvelles coupes budgétaires sont annoncées.
Dans cet atelier, nous voulons apporter un éclairage du mouvement zurichois contre le démontage social. Nous le comparerons à différentes expériences dans d’autres villes et d’autres pays pour élaborer ensemble comment on peut s’opposer au démontage social et comment une telle résistance peut être reliée à la lutte pour une société plus juste et plus solidaire.
Avec des militant·e·s du Mouvement pour le Socialisme, du Réseau des écolières et écoliers “Mettre fin aux coupes” et de l’organisation d’étudiant·e·s “Kritische Politik”

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Suisse. Journée d’action contre la politique d’austérité à Zurich, von MPS Zurich[/accordion]

Samedì: workshops 2 15:00-17:00

[accordion title=”Salle Blanche: Révolution, guerres et impérialismes – Développements récents en Syrie et en Turquie” close=”1″]Qui porte aujourd’hui son regard sur la région de l’Euphrate et du Tigre, les deux grands fleuves du Moyen Orient, se trouve très vite dépassé par le malheur, l’horreur ainsi que par la complexité, sociale et politique. Dans cette région entrent en collision les intérêts des puissances régionales et mondiales. La dictature du régime de Bachar El-Assad s’acharne avec une brutalité inouïe – et le soutien actif de l’aviation russe et de l’Iran – à récupérer le contrôle de toute la Syrie. La population civile est assigée, les hôpitaux sont systématiquement ciblés depuis des mois. La plus grande crise de réfugié·e·s de ce début du XXIe siècle trouve son origine dans cette violence qui vise à détruire les espoirs de justice sociale, de dignité et de démocratie que portaient les soulèvement de 2011.
Vladimir Poutine, de son côté, cherche par son intervention dans la guerre civile syrienne à assurer sa présence en Méditerranée afin que la Russie redevienne un acteur dans le concert des grandes puissances. Les Etats-Unis, par les guerres atroces qu’ils ont lancés dans la région portent une lourde responsabilité dans les événements actuels. Leurs alliés que sont la Turquie et les monarchies du Golfe persique jouent leurs propres partitions. La Turquie s’est engagée dans un tournant autoritaire marqué, sous la direction du président Recep Tayip Erdogan. Une nouvelle guerre contre la minorité kurde a été lancée tout comme une répression contre les forces progressistes du pays, au premier rang desquelles le HDP.
Au Nord de la Syrie, que signifie l’établissement d’une zone autonome kurde, le Rojava? Est-elle une réponse à l’oppression historique des minorités kurdes de Syrie? Qu’en est-il du virage autoritaire en Turquie et de sa guerre contre les Kurdes? Que reste-t-il de la révolution populaire syrienne, des espoirs de 2011? Que signifie la reprise en main du régime d’Assad? Voici quelques questions qui seront abordées lors de l’atelier.
Avec Gilbert Achcar, militant libanais, professeur à l’Ecole des études orientales et africaines de Londres (SOAS), qui a publié, entre autres, Morbid Symptoms- Relapse in the Arab Uprising (2016),
et Emre Öngün, militant franco-turc, auteur de divers articles consacrés à la Turquie, au Kurdistan et à la Syrie, membre de la direction de Ensemble.
Des articles recommandés sur alencontre.org:
Syrie-Yémen. Contre les bombardements en Syrie et au Yémen!, par Gilbert Achcar
Turquie. «Il faut créer un ennemi intérieur», pour imposer l’autocratie présidentielle, par Benjamin Barthe
http://alencontre.org/category/moyenorient/syrie[/accordion]
[accordion title=”Salle 20: De Jeremy Corbin au Brexit: Quelles perspectives pour la gauche en Angleterre?” close=”1″]Depuis septembre 2015, Jeremy Corbyn est le leader du Parti travailliste britannique. Il a été élu à une majorité de 59% des voix. Depuis Tony Blair, le Labour symbolisait les privatisations et les contre-réformes à l’encontre des intérêts de la classe laborieuse. L’élection de Corbyn a donc surpris autant les observateurs que les militant·e·s de gauche puisque le nouveau leader travailliste incarne une rupture de cette politique. C’est pourquoi des milliers de jeunes ont adhéré depuis septembre 2015 au Parti travailliste (en particulier à la structure qui, en son sein, est favorable à Corbyn: Momentum).
En juin 2016, une majorité des électrices et électrices du Royaume Uni ont voté en faveur du Brexit. Au moyen de slogans hostiles aux étrangèr·e·s, le parti d’extrême-droite UKIP et d’autres forces conservatrices ont réussi à réduire les problèmes sociaux et politiques à des revendications nationalistes. La gauche britannique, quant à elle, a eu grande peine à faire entendre une opposition à l’UE qui se démarque du Brexit et qui s’attache aux intérêts de la majorité sociale.
Quelles perspectives se présentent aux militant·e·s dans le contexte post-Brexit et à une attaque incessante contre les droits sociaux? Comment luttent-ils contre l’exacerbation du racisme après le Brexit? Comment les personnels de la santé publique britannique luttent-ils contre la détérioration des conditions au sein du Service National de la Santé (NHS)?
Dans cet atelier, nous souhaitons débattre des possibilités de lier entre elles les luttes contre l’austérité, contre le racisme et contre le démontage d’un symbole clé des droits sociaux: le NHS.
Avec Omar Raji, membre de la direction de l’Union Nationale britannique des Etudiants, militant de Workers’ Liberty et du mouvement Momentum au sein du Parti travailliste,
et Emma Runswick, étudiante en médecine et militante contre la privatisation du NHS.
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Grande-Bretagne. «Le cœur de la lutte de classe se trouve aujourd’hui dans le Labour», par Andy Stowe (Socialist Resistance)[/accordion]
[accordion title=”Salle 23: Politique d’austérité en Italie et en Grèce” close=”1″]En Grèce, de longues luttes sociales ont débouché, en janvier 2015, sur l’élection du gouvernement de Syriza. Elle a fait naître l’espérance que le gouvernement d’Alexis Tsipras allait s’opposer au diktat austéritaire de l’UE, de la Banque centrale européenne et du FMI. Malheureusement, en quelques mois Syriza a déçu ces espoirs. Alexis Tsipras a trahit le mouvement populaire contre l’austérité et la volonté populaire qui, à une forte majorité, s’était décidée contre les nouvelles mesures imposées par la troïka. Depuis juillet 2015, le gouvernement de Syriza fonctionne comme exécuteur docile de ce que lui prescrivent UE, BCE et FMI.
Au sein de Syriza, la «plateforme de gauche» a quitté Syriza après cette capitulation. En septembre 2015, ces forces de gauche (parmi elles la Gauche ouvrière internationaliste DEA) ont fondé un nouveau projet du nom d’Unité populaire. Dans quelle situation se trouvent aujourd’hui le mouvement grec contre l’austérité et l’Unité populaire?
Le spectre de la Grèce (effondrement des banques, leur sauvetage par l’Etat qui, endetté, coupe drastiquement dans la santé et les prestations sociales) hante l’Italie. Les analystes financiers s’accordent à penser que les banques italiennes sont au bord de l’implosion. Une conséquence en serait une accentuation de la crise de la société italienne, en particulier dans le contexte d’instabilité politique ouvert par le rejet de la réforme constitutionnelle et la démission du gouvernement Renzi.
Que peut opposer la gauche aux attaques de la classe dominante contre les conditions de vie et de travail des salarié·e·s? A quoi ressemblent les rapports de forces politiques en Italie? Quelles leçons les activistes italiens peuvent-ils tirer d’un échange sur la situation grecque?
Avec Nikos Anastasiadis, professeur, syndicaliste et militant de la Gauche ouvrière internationaliste DEA en Grèce,
et Antonello Zecca, militant de Sinistra Anticapitalista en Italie.
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Grèce. A la lumière du 8 décembre, quelle résistance à la politique du gouvernement?, par Thodoris Patsatzis
Grèce. L’humiliation précède l’effondrement, par Antonis Ntavanellos
Italie. Oui ou non? NON. A propos du référendum constitutionnel du 4 décembre, par Diego Giachetti
Italie. Nous avons un problème: les banques, par Franco Turigliatto[/accordion]
[accordion title=”Salle 24: Manifestations, grèves et blocages: Les protestations contre la Loi travail en France” close=”1″]La France a connu en 2016 une des plus grandes mobilisations sociales des dernières années. Un mouvement s’est constitué pour combattre la mise en vigueur d’une nouvelle législation du travail qui contient un affaiblissement des syndicats, un relâchement de la protection contre les licenciements et bien d’autres “flexibilisations”.
Dès le mois de mars 2016, ce sont les lycéen·e·s et étudiant·e·s qui ont commencé à se mobiliser. Puis d’autres couches sociales se sont jointes à la protestation. Ensemble, elles ont occupé des places publiques partout dans le pays pour débattre de la résistance contre la Loi travail mais aussi de questions sociales qui vont bien au delà.
Ce mouvement d’occupation des places publiques appelé Nuit debout a été rejoint en mai par les secteurs organisés des salarié·e·s. En particulier à la SNCF, dans les ports et dans les raffineries de pétrole, ont eu lieu des grèves répétées. L’accès à des complexes industriels ont été bloqués par les salarié·e·s mettant le pays temporairement au bord d’une pénurie de carburant.
Depuis les attentats à Paris en novembre 2015, la France est sous le régime de l’état d’urgence. Cela a permis au gouvernement du président “socialiste” François Hollande d’appliquer contre le mouvement des mesures exceptionnelles de répression. La répression policière brutale a suscité l’attention bien au delà des frontières de la France. La police a ainsi réussi sans cesse à diviser et affaiblir le mouvement. Grâce à l’article 49.3 de la Constitution, le gouvernement a réussi en septembre 2016 à imposer par décret la loi en contournant la Chambre des députés. Depuis lors, le mouvement s’est effondré.
Dans cet atelier, nous allons parler avec des militants du mouvement contre la Loi travail pour comprendre pourquoi, malgré la mobilisation de centaines de milliers de personnes, le mouvement n’a pas réussi à empêcher la loi et quelles conclusions nous devons tirer de cette défaite.
Avec Robin Cantaloube, étudiant et militant du Nouveau Parti Anticapitaliste NPA de Toulouse
et Philippe Poutou, ouvrier de l’automobile, syndicaliste et candidat à la présidence du NPA.
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France. Le Medef à l’orée d’un tremblement de terre social, par Laurent Mauduit[/accordion]

Samedì: plenaire de clôture, 18:00-20:00

[accordion title=”Salle blanche: Faire barrage à la montée de la droite, partout!” close=”1″]Depuis l’éclatement de la crise économique mondiale de 2007-2008, nous vivons dans le monde entier, et particulièrement en Europe, un fort déplacement à droite de l’échiquier politique. Des partis politiques et des mouvements dont les programmes se basent sur le racisme, la haine des étrangers, et la glorification de soi-disant «valeurs anciennes» comme la famille se sont renforcés dans de nombreux pays. En Hongrie et en Pologne, de tels partis sont déjà au pouvoir. En Allemagne, en France, et en Grande Bretagne, ils ont un succès qui fait craindre l’adoption de nouvelles mesures autoritaires et un redoublement des attaques contre les droits sociaux et politiques. Dans ces pays, la social-démocratie s’aligne le plus souvent à cette pression de la droite et développe elle-même des programmes qui méprisent les droits et les besoins élémentaires des êtres humains. Ce n’est que sous la forme de petits embryons qu’existent des alternatives de gauche à la crise du capitalisme et à l’impasse d’un système capitaliste fondé sur l’exploitation et l’oppression.
Ce n’est guère étonnant que les «élites» autoproclamées parlent au WEF de Davos de leadership. En temps de crise les modèles de société qui redeviennent envisageables sont ceux qui s’appuient sur des pouvoirs forts, qui renforcent les hiérarchies sociales et qui se proposent de revenir sur les acquis sociaux du siècle passé.
En Grèce, malgré un gouvernement prétendument de gauche, les attaques contre la population salariée continuent à plein régime. La capitulation de Syriza fut et reste un coup sévère pour le mouvement contre les attaques sociales, politiques et économiques.
En France les attaques redoublent. Dans le nouveau code du travail néolibéral imposé par décret, on trouve beaucoup d’éléments qui doivent sembler déjà connus aux habitants de Suisse, d’Allemagne ou de Grèce. En Grande Bretagne aussi on constate des développements qui mettent en évidence le manque de réponses de la gauche. Le Brexit en référendum sous le signe de la droite réactionnaire est parvenu à lier dans l’esprit des gens crise économique et rejet de l’étranger.
Associés au «populisme» de droite, à la glorification de la famille comme noyau de la société, on observe toujours plus des attaques contre les droits conquis par les femmes. Tous ces phénomènes ne sont pas à considérer indépendamment les uns des autres. En outre, ils mettent en évidence que la gauche anticapitaliste et socialiste a raté l’occasion d’offrir ses propres réponses à des questions urgentes. Pour conclure L’Autre Davos nous souhaitons chercher ensemble à quoi devraient ressembler de telles réponses, à qui il incombe de les mettre en avant et comment on peut par ce moyen s’opposer à la montée de la droite.
Avec
Emma Runswick, étudiante en médecine et militante contre la privatisation du NHS du Royaume Uni.
Philippe Poutou, candidat à la présidence du Nouveau Parti Anticapitaliste NPA.
Zośka Marcinek, une militante et greviste du mouvement “protestation noire” de Varsovie.
Emre Öngün, militant franco-turc, a membre de la direction de Ensemble.
Michael Sankari, syndicaliste et activiste de l’Organisation Socialiste International ISO en Allemagne.
Ioanna Gaitani, militante grecque de l’organisation Deport Racism, membre de la Gauche ouvrière internationaliste DEA.
Des militant·e·s du Mouvement pour le Socialisme MPS/BFS.[/accordion]